Versailles, tu n’es plus qu’un spectre de cité;
Comme Venise au fond de son Adriatique,
Tu traînes lentement ton corps paralytique,
Chancelant sous le poids de ton manteau sculpté.
Quel appauvrissement! quelle caducité!
Tu n’es que surannée et tu n’es pas antique,
Et nulle herbe pieuse au long de ton portique
Ne grimpe pour voiler ta pâle nudité.
Comme une délaissée, à l’écart, sous ton arbre,
Sur ton sein douloureux croisant tes bras de marbre,
Tu guettes le retour de ton royal amant.
Le rival du soleil dort sous son monument;
Les eaux de tes jardins à jamais se sont tues,
Et tu n’auras bientôt qu’un peuple de statues.
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